





Nicolas Bedos, 46 ans, a été reconnu coupable en octobre 2024 de deux agressions sexuelles commises en 2023. Le tribunal correctionnel de Paris l’a condamné à un an de prison, dont six mois sous surveillance électronique à domicile, assortis d'une obligation de soins. Malgré cette peine, et la polémique persistante, l’acteur et réalisateur a été invité sur le plateau de Quelle époque ! samedi 3 mai 2025, pour la promotion de son livre La soif de honte, à paraître le 7 mai.
Face à Léa Salamé, le dramaturge a tenté d'expliquer ses actes. "Ce que je veux dire, c’est que je m’emploie à faire en sorte que cette honte débouche sur de la dignité", a-t-il déclaré. Une sortie solennelle, immédiatement raillée par l'humoriste Paul de Saint-Sernin, présent dans le public : "Tout l’argent récolté grâce à la vente de ce livre va être reversé à une association de victimes. Tu le sais pas, je viens de le décider." Une intervention ironique qui visait à souligner, non sans sarcasme, l'importance du consentement, thème central dans les accusations contre Nicolas Bedos. Face à cette attaque, ce dernier a gardé le silence, visiblement ébranlé.
Mais contre toute attente, une voix s’est élevée pour appeler à la réintégration de l’artiste dans le paysage culturel : celle d’Anny Duperey. Présente sur le même plateau, cette dernière a déclaré : "Je pense que ce n'est pas une question de pardon. D'abord, cet homme reconnaît lui-même qu'il a agressé et que les plaintes étaient fondées, il en a honte. (...) Il a tellement de talent que moi je souhaite qu'il y ait une reconnaissance et qu'il puisse reprendre sa place dans le métier." Egalement invité dans Quelle époque ! pour la promotion de son livre sur Napoléon Bonaparte, Louis Sarkozy s'est montré de son côté plus nuancé mais a malgré tout tenu à saluer le courage de Nicolas Bedos de venir s'exprimer à la télé. Les autres invités en plateau se sont quant à eux montrés moins positifs...
Ce n’est pas la première fois qu’Anny Duperey se positionne dans des affaires sensibles. En janvier dernier, la comédienne revenait dans Télé 7 Jours sur les accusations visant Gérard Depardieu. "Il y a treize ans, j’ai été la première excédée par ses excès, à lui demander publiquement de 'fermer sa gueule'. À l’époque, l’acteur était sacré, pas encore maudit, tout le monde m’était tombé dessus", confiait-elle.
Victime de harcèlement en raison de ces prises de position, notamment après son passage remarqué dans Les Grandes Gueules en 2010, cette dernière affirme aujourd’hui préférer l’apaisement. Concernant Gérard Depardieu, elle tempère : "Voilà qu’aujourd’hui, Gérard est hors circuit, il a pété un plomb, ce n’est pas une raison pour bannir ses films."
Sa déclaration en faveur de Nicolas Bedos s’inscrit dans cette même logique : différencier l’homme et son œuvre, tout en prenant en compte la reconnaissance de la faute et le désir de réparation exprimés. Nicolas Bedos lui-même ne nie plus les faits. S’il assure ne se souvenir de rien, "C’est un black-out", a-t-il déclaré durant son procès, il ne conteste plus les témoignages des deux plaignantes. L’une d’elles l’accusait de lui avoir touché le sexe par-dessus son jean dans un bar, l’autre d’une agression dans le cou lors d’une soirée alcoolisée, rapportait le journal du Monde en octobre dernier.
Reste à savoir si le public, les professionnels du milieu artistique, et surtout les victimes, seront prêts, un jour, à lui redonner une place. La question du pardon est loin d’être tranchée.